Osho – La logique de l’autruche

Osho – La logique de l’autruche

osho

Questions de : Le Figaro – France
26 février 1986 – le soir
Extrait du livre « SOCRATES POISONED AGAIN »

Est-ce que les épreuves que vous venez juste de traverser vous entraîne à modifier votre philosophie ? Avez-vous du ressentiment ?

Je n’ai pas de philosophie ; en conséquence rien ne peut venir y apporter de modification.

J’ai une façon de vivre et il n’y a aucune possibilité qu’elle puisse être modifiée, parce qu’elle n’est pas une projection de mon mental, mais mon être le plus profond et son expérience.


Quoi qu’il arrive à mon corps ou à mon mental, cela ne va pas me changer. Je suis celui qui regarde depuis les hauteurs. Mon mental et mon corps sont bien loin de là.

Deuxièmement, vous me demandez si cela a provoqué en moi un quelconque ressentiment. Cela aussi est impossible.
Je vois les choses comme elles sont.


Si quelqu’un est laid, cela ne me froisse pas. Si quelqu’un est écœurant cela ne me froisse pas, cela me rend plein de compassion.


Je n’ai jamais ressenti autant d’amour pour l’Amérique que j’en ressens actuellement – pour le peuple d’Amérique, la terre d’Amérique.

Elle est sous un horrible gouvernement fasciste qui prétend être démocratique, mais qui ne l’est pas ; c’est une hypocrisie. Je n’ai pas de ressentiment envers le gouvernement d’Amérique.

Quoi qu’ils m’aient fait, j’en ai pris note, et j’ai vu leur vrai visage.


Je vais exposer ce visage au monde entier, pas sous le coup du ressentiment, mais avec l’espoir que, peut-être, cette mise à nu puisse les changer.

Même s’ils ne changent pas, ils vont perdre la face devant le monde entier. Ou ils se changent d’eux-mêmes ou ils vont perdre l’amitié de millions de personnes autour du monde. J’étais un de leurs amis.


Toutes les personnes qui, dans le monde entier, marchent avec moi, étaient leurs amis. Ils ont perdu sans nécessité des millions d’amis.

Je suis peiné pour eux, mais il n’est pas question de rancune, pour la simple raison qu’il n’y a dans mon cœur aucune place pour la rancune, ni aucune place pour la colère, ou la haine.

Même s’ils m’avaient tué, je serais mort avec un immense amour à leur égard, et cet amour n’aurait pas été le même que celui de Jésus-Christ.

Depuis deux mille ans, les théologiens chrétiens ont mal interprétés Jésus. Ses derniers mots sur la croix furent : « Père pardonne leur, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font ». Si vous faites une analyse de cette déclaration, cela a de nombreuses implications.


En premier lieu, vous ne pouvez pardonner que si vous avez d’abord ressenti de la colère. Demander à Dieu de pardonner ne montre pas que Dieu est en colère – parce que personne ne sait, en ce qui concerne Dieu – mais que Jésus est en colère et plein de rancune.

Il faisait de son mieux pour suivre sa philosophie ; mais cette philosophie n’était pas sa véritable façon de vivre.

C’est pourquoi suivre cette philosophie réclamait un grand effort. Ce n’était pas spontané.
En premier lieu donc, demander à Dieu de pardonner à ces personnes montre de la rancune, de la colère.

Deuxièmement, la raison pour laquelle il demande le pardon pour eux est très égoïste. Il dit : « Ils ne savent pas ce qu’ils font » – lui sait ; eux ne savent pas.

C’était en fait tout le problème pour lequel il était crucifié ; il prétendait être le fils unique de Dieu, que ses paroles venaient directement de Dieu, qu’il savait, et que personne d’autre ne savait, que tout le monde était ignorant. Il est têtu !


Même au tout dernier moment il n’oublie pas son entêtement. Il n’est pas humble. Penser en vous même que vous savez, et que personne d’autre ne sait, est pur égoïsme.

Si le gouvernement Américain m’avait tué – comme ils en avaient fait les préparatifs – je n’aurais eu aucune rancune contre eux, parce que je ne peux avoir aucune rancune dans mon cœur. Je n’aurais pu que les aimer .

Je n’aurais pas pu prier, parce qu’il n’y a pas de Dieu à prier.

Si j’avais dû dire quelque chose à l’existence, j’aurais dit : « ces personnes savent exactement ce qu’elles font, rends-les un peu plus conscientes afin qu’elles ne recommencent pas le même chose avec d’autres ».


Pour moi, ça n’a plus d’importance : j’ai atteint l’ultime expérience de ma vie, la mort n’a maintenant plus d’importance. Pourquoi devrais-je être plein de rancune ?


Ils ne me privent de rien, ils ne m’enlèvent rien ; ils ne peuvent pas m’enlever mon expérience… mais ils savent exactement ce qu’ils font !


Ils ne devraient pas le faire à d’autres, car ces autres peuvent ne pas avoir encore expérimenté la lumière, le lieu le plus sacré de leur être.

Ils sont peut-être encore vides, et s’ils sont tués, leur vie est simplement gâchée – une grande opportunité est perdue.

Je n’ai pas de philosophie.
Je n’ai qu’une façon d’être qui est spontanée.

Je n’ai pas de programme, pas de discipline à suivre, aucun culte auquel je devrais accorder ma vie.
Je vis d’instant en instant.

Je ne regarde pas en arrière ; je ne regarde pas en avant. Je suis absolument centré dans l’instant – ici et maintenant , ces deux mots définissent ma manière d’être.

Aimeriez-vous vous établir en France et que pensez-vous des Français ?

J’aimerais m’installer dans le sud de la France, mais je n’ai pas beaucoup de communion avec les Français ; ce sont les personnes de la terre que je connais le moins.

La raison en est que chaque pays a développé certaines caractéristiques, et que les Français ont développé une caractéristique : ils pensent être au sommet en ce qui concerne la philosophie.

Ce n’est pas vrai, mais cela leur donne une fermeture ; qui pense de cette façon se ferme.

En Inde nous avons de nombreux langages – trente langues. C’est presque un continent comme l’Europe, et chaque langue est parlée par autant de personnes que dans les pays européens.

En Inde, les gens comparables aux Français sont les Bengalis. Ils ont la même attitude… ils croient que leur langue est la meilleure, que leur littérature est la meilleure, que leur philosophie est la meilleure, et qu’ils n’ont rien à apprendre de personne.


Vous allez être surpris : j’ai visité Calcutta continuellement pendant trente ans, je n’ai pas pu réussir à être en communion avec les Bengalis.

À Calcutta les non-Bengalis venaient me voir, les non-Bengalis venaient m’écouter, les non-Bengalis devenaient Sannyas.

Et j’interrogeais chaque fois : « Quel est le problème ? Calcutta est la capitale des Bengalis, c’est leur patrie, mais je ne vois pas un seul Bengali ».


On me dit : « La difficulté avec les Bengalis, c’est qu’ils ont un esprit très étroit ». C’est la même situation avec l’esprit Français en Europe.

En Europe, quasiment toutes les autres nations ont des milliers de Sannyasins, pas la France. Ils pensent qu’ils n’ont pas à communiquer avec les autre êtres humains ; ils sont auto-satisfaits. C’est une dangereuse maladie d’être aussi fermé.


Si vous savez… si votre philosophie est la meilleure, si votre littérature est la meilleure, si votre langage est le meilleur, alors vous devriez partager. Vous avez tellement de choses de valeur, allez-vous les stocker ?

Rappelez-vous une loi fondamentale de la vie : tout ce que vous ne partagez pas, meurt ! Partagez et grandissez, partagez-les et cela leur donnera de nouvelles dimensions. Je ne dis pas que les Français n’ont pas une grande philosophie, ils l’ont.

Je ne dis pas qu’ils n’ont pas une grande littérature, ils l’ont. Je ne dis pas que leur langage n’est pas l’un des plus beaux, il l’est. Mais ce ne sont pas des raisons pour fermer son esprit, ce devrait être une raison pour être plus ouverts afin de pouvoir partager.


Aussi grande que soit une philosophie, elle n’est jamais parfaite. Rien n’est parfait dans ce monde, et vous pouvez toujours apprendre des autres ?. Vous pouvez toujours la perfectionner, vous pouvez lui donner plus de « jus », plus de vie.


Je n’ai pas beaucoup de contacts personnels avec les Français, aussi ne puis-je dire beaucoup plus à leur sujet ; mais je vais y aller, et je vais tenter l’impossible pour briser la glace. Il doit bien y avoir quelques personnes qui sont prêtes à s’ouvrir, à être amicales.

Je n’ai besoin que de quelques personnes, et si elles s’enflamment, alors très vite le feu devient sauvage et il se répand dans tout le pays ! Je sens que l’esprit étroit est peut-être effrayé.

Je me souviens d’un jour où je voyageais avec un ami, et le contrôleur arriva. Je lui montrais mon ticket et mon ami commença à chercher dans ses sacs, dans ses valises, et cette poche-ci, et cette poche-là… mais je voyais qu’il ne regardais jamais dans la poche droite de sa veste.

Il regardait partout et je lui dis : « Tu oublies de regarder dans la poche droite de ta veste ».


Il répondit : « n’en parle pas ! »
Je demandais : « Es-tu fou ? Tu cherches le ticket ! »
Il dit : « C’est mon seul espoir, et je ne veux pas être désappointé aussi facilement.

S’il n’est pas dans cette poche-là, alors il n’est nulle part, aussi je laisse cette poche de coté… je ne suis pas prêt de regarder dedans ! »


Les gens se ferment. Peut-être ont-ils peur qu’il puisse y avoir de meilleures philosophies – le monde est vaste – et il y en a ; qu’il puisse y avoir de plus doux langages, et il y en a ; qu’il puisse y avoir de meilleures littératures, et il y en a.

C’est mieux de garder les yeux fermés afin de pouvoir rester contents de vous : vous avez ce qu’il y a de mieux au monde !


C’est ce qu’on appelle la logique de l’autruche : voyant un ennemi, l’autruche enfonce profondément la tête dans le sable. Elle ne peut plus voir d’ennemi nulle part car dans le sable ses yeux sont fermés, alors s’il n’y a plus d’ennemi…


Il me semble que les Français sont des autruches !? Quelqu’un doit leur tirer la tête hors du sable et leur dire que la terre est vaste : « Jean Paul Sartre n’est pas le seul philosophe, vos peintres ne sont pas les seuls peintres, et vos musiciens ne sont pas les seuls musiciens ».

Le monde est un, et l’on ne devrait pas se tenir à l’écart. On ne devrait pas créer de citadelles autour de nous, c’est dangereux.

Elles vous donnent d’étranges sentiments égotistes et ne vous permettent pas de vous mélanger avec les autres êtres humains autour de vous.

J’ai entendu dire qu’un Français, même s’il comprend l’anglais prétendra qu’il ne comprend pas. Même s’il peut parler anglais, il parlera français, il ne parlera pas anglais !
C’est quelque chose d’inhumain. Cela ne montre pas la supériorité de votre langue, cela montre votre pensée égotique.


Votre langue peut être supérieure, alors parlez-la, répandez-la, échangez-la avec les gens. Laissez les autres apprécier votre littérature, votre musique, votre langage, votre philosophie.

Mais ce n’est possible que si vous commencez à apprécier la littérature des autres, la philosophie des autres.

Elles ont toutes leurs propres dimensions et la vie est si vaste qu’on ne peut être exhaustif.


Il y a quelque chose que seul Guang Tzu a, mais il est Chinois.
Il y a quelque chose que seul Dostoyevsky possède, mais il est Russe. Il n’y a qu’un seul Jean-Paul Sartre et il est Français.


Nagajurna est unique et il est Indien.
Il y a quelque chose qui n’appartient qu’à Basho, mais il est Japonais.


Ils sont tous uniques, incomparables.

Tous les langages ont des qualités différentes, et tous les gens contribuent à la vie.

Mais le Français a vécu isolé ; cet isolement doit être brisé, ce sera une aide pour le monde entier, et ce sera aussi une aide pour les Français : je vais venir et je vais faire de mon mieux !

Que pensez-vous du socialisme en France et du président Mitterrand ?

Je ne pense pas du tout aux politiciens ; ils sont tous de la même espèce. De la même façon que vous pouvez goûter la mer partout, et elle est salée, vous pouvez sentir que le politicien, partout, est fourbe.

Cela peut-être plus ou moins, il peut y avoir des différences de degré, mais il n’y a pas de différence de qualité. En ce qui concerne le socialisme…

Qu’il soit français, Indien, grec ou d’autres pays, le socialisme est un compromis. Au plus profond vous avez commencé à sentir que le communisme est juste, mais tous vos acquis sont en faveur du capitalisme.

Un compromis est nécessaire : un mitigé de capitalisme et de communisme. C’est ce qu’est le socialisme ; c’est tiède des deux côtés. J’aimerais quelque chose de mieux que le communisme.

Le socialisme n’est pas meilleur que le communisme : un compromis ne peut pas être mieux. C’est réellement notre échec de ne pas pouvoir concevoir un système qui soit plus élevé que le communisme.

C’est possible, il n’y il y a pas de questions à ce sujet ; on devrait simplement laisser tomber nos acquis, et notre société pourrait être d’un plus au niveau qu’aucune société communiste dans le monde.

L’Union soviétique, par exemple, a essayé pendant soixante-dix ans et a totalement échoué ; les gens sont toujours pauvres. Que la pauvreté soit maintenant également distribuée n’est pas une consolation.

Oui… cela aide d’une certaine façon, parce que, maintenant, ces pauvres ne disposent plus de comparaison ; il y a plus personne de riches, aussi pense-t-il que l’égalité est revenue ; mais c’est vraiment l’égalité de la plus basse sorte.

Je voudrais une société de gens qui soient également riches, pas également pauvres. La science et la technologie moderne sont capables de créer une société qui soit à égalité dans la richesse.

Mais le problème est que le riche ne l’aimerait pas. S’ils sont également riches, alors leurs egos se sentent blessés !

Alors ils ne sont pas davantage riches ! Si tout le monde est également riche, il va alors que y avoir beaucoup de problèmes pour les gens qui sont habitués à une société pauvre – par exemple l’église, qui dépend des pauvres, seuls les pauvres vont à l’église, le riche, celui qui est éduqué, celui qui a de la culture sait déjà que c’est un total non-sens.

Mais ils ne vont pas le dire. Ils sont assez cultivés, ils sont assez sophistiqués, ils ne le diront pas.

Mais, si c’est nécessaire, juste comme une formalité, ils peuvent, une fois ou l’autre visiter l’église aussi ; mais ils savent que ce n’est que non-sens ; leurs vies prouvent que tout cela est un non-sens ; il ne vivent pas en suivant les principes d’une religion !

Seuls les pauvres sont des clients de vos églises, de vos synagogues. Si le pauvre disparaît, les églises, les synagogues et les temples ne peuvent plus exister.

Seuls les pauvres y vont, avec l’espoir que peut-être, si dans cette vie ils ne sont pas à l’aise, après la mort ils pourront entrer au paradis et hériter du royaume de Dieu !

Personne de leur demande : quel est la relation entre être pauvre et hériter du royaume de Dieu ?

Quelle relation rationnelle existe-t-il là ? Il semble plus logique que les riches héritent du royaume de Dieu, parce qu’ils ont quelque expérience de la richesse, ils sont expérimentés dans le luxe.

Le pauvre n’a pas expérience du confort, pas l’expérience du luxe. Il sera en difficulté au paradis.

Je me rappelle… J’allais parfois au palais du Maharaja d’Indore. Le Maharaja était une personne haute en couleur.

Il fut détrôné quand l’Inde était gouvernée par les Anglais pour la raison qu’il faisait bâtir un palais plus grand que celui de Buckingham, , mieux que Buckingham Palace !

Il avait de magnifiques palais en Indore et, bien qu’il fut détrôné, son fils prit le trône. Le Maharaja était vieux et il m’aimait beaucoup.

La première fois que j’ai logé dans son palais, jusqu’au milieu de la nuit je ne puis pas dormir pour la bonne raison que le matelas était si confortable que cela me réveillait à chaque instant.

Si je bougeais tout le matelas bougeait, c’était comme un water-bed. Finalement, au milieu de la nuit, je décidais que cela ne pouvait plus durer : ‘je ne suis pas habitué à ce luxe – c’est préférable de dormir sur le sol et personne n’est là pour me voir.

Aussi je dormis sur le sol et, parce que jusqu’au milieu de la nuit je n’avais pas dormi, je dormis tard.

Le maharaja vint ; il me vit dormir par terre et dis : « qu’est-ce que vous faites ? » Je dis : « sur le matelas, dormir me fut impossible, pour la simple raison que je ne suis pas habitué à ça. »

Dans le paradis des musulmans, il y a de belles femmes qui restent pour l’éternité à l’âge de 16 ans, et elles sont là pour être au service des gens qui viennent au paradis !

Maintenant qu’est-ce que les pauvres vont faire ? Dans le paradis des musulmans, les rivières ne contiennent pas de l’eau mais du vin. Les pauvres n’ont jamais goûté au vin, et la religion, ici, dit continuellement que le vin ou n’importe quel breuvage alcoolisé n’est pas bon, pas vertueux. Qu’est-ce que ces gens-là vont faire ?

Ils vont mourir de soif parce qu’aucune eau n’est disponible : ou vous buvez du vin, ou vous restez assoiffé !

J’ai entendu parler d’un saint qui vivait de façon austère, s’infligeant d’immenses tortures ; c’était un parfait masochiste. Il mourut.

Il avait un grand nombre de disciples. L’un d’eux, un des plus intimes, ne put pas tolérer la séparation ; il mourut aussi le jour suivant.

Quand il arriva au paradis, la première chose fut, évidemment, de trouver son maître. Et il ne put pas y -croire…

Sous un arbre magnifique, le maître était assis, et il ne put en croire ses yeux : Marilyn Monroe, nue, tenait le maître dans ses bras ! Il pensa : c’est sûr que mon maître était un des plus grands maîtres. C’en est la preuve, il est récompensé.

Il alla vers lui, se prosterna, toucha ses pieds et dis : « on avait raison de penser que vous étiez le plus grand maître.

Maintenant je peux voir combien vous êtes récompensé ! » À ce moment-là, Marilyn Monroe dit : « Espèce d’idiot! Tais-toi donc ! Je ne suis pas sa récompense. C’est lui qui est ma punition ! »

Si chacun est riche, vit dans le confort, est heureux, éduqué, a de la culture, est capable d’apprécier la musique, la danse, le théâtre et toutes ces différentes dimensions de grande valeur, qui va se soucier d’aller dans les églises ?

Qui va se soucier des politiciens ? Parce que, maintenant, que peuvent-t-ils promettre de plus ? Tout ce qu’ils ont toujours promis, vous l’avez !


Les politiciens ont peur. Ils veulent que le monde reste divisé entre pauvres et riches. Les prêtres veulent que le monde soit divisé en classes sociales. Et ce sont les gens qui ont le pouvoir.

Ils empêchent la science et la technologie de changer la face de la terre. Le socialisme n’est pas nécessaire ; ce qui est nécessaire, c’est un communisme d’une forme plus haute.

Et quand je dis une plus autre forme de communisme, je veux dire une société sans classe, également riche, avec d’égales opportunités, sans dictature du prolétariat, sans même de démocratie : seulement une méritocratie.

Les gens de mérite devraient avoir le destin de leur pays dans leurs mains.

De la même façon que vous ne pouvez pas décider de la vérité par un vote, vous ne pouvez pas décider du mérite par un vote.

Si la vérité dépendait du système démocratique, alors aucune vérité ne gagnerait jamais. Les mensonges l’emporteraient parce que la majorité ne comprend pas la vérité.

On disait, quand Albert Einstein était vivant, que douze personne ne seulement, dans le monde entier, comprenaient ce que la théorie de la relativité voulait exactement dire.

Maintenant, si la théorie de la relativité avait dû être décidée par une majorité de votants, elle était sûre de perdre. Les gens ne pouvaient même pas la comprendre.

Même Einstein fut incapable de l’exposer aux gens, au simple profane. Si la vérité ne peut pas être décidée démocratiquement, le mérite non plus ne peut pas être décidé par élections.

Le mérite devrait être décidé par les actes de la personne, son éducation, sa contribution.

Si un homme contribue à l’éducation, écrit au sujet de l’éducation, donne de nouvelles dimensions et de nouveaux programmes pour la méditation, pour l’éducation, aide à élever l’intelligence des gens, alors la chance d’organiser l’éducation dans le pays devrait lui être donnée – pas à un politicien qui peut se débrouiller pour obtenir plus de votes.

Et on a des experts en éducation, des experts en finances, des experts dans tous les domaines – des génies – mais ces génies n’ont aucun pouvoir.

Le pouvoir va aux gens médiocres, c’est étrange. Le pouvoir doit être au mains des meilleurs ; alors seulement pourra-t-on espérer que quelque chose de bon sorte de tout cela.

Mon idée est quelque chose de mieux que la démocratie, de mieux que le communisme : un état méritocratique.

Il y a tellement d’université, elles peuvent fournir tous nos besoins, tous les gens nécessaires.

Albert Einstein. mourut en grand désespoir, parce qu’il avait créé la bombe atomique, mais qu’il ne put pas en empêcher l’emploi. Elle fut utilisée absolument sans nécessité.

La guerre allait se finir de toutes façons, en deux semaines au plus, mais Truman avait hâte de l’utiliser. Il avait peur que la guerre se termine…

Comment allait-il pouvoir expérimenter la bombe atomique ? Ainsi, la bombe atomique devait être lancée avant que la guerre ne se termine.

Il tuèrent ainsi plus de 200 000 personnes, transformèrent deux belles cités, vivantes, en tombeaux. Une immense souffrance…

Peut-être que jamais avant cela une telle souffrance n’avait été vue, et l’homme qui créa cela était impuissant.

Tous les scientifiques du monde sont simplement au service de la machine de guerre. Ils devraient servir l’humanité, ils devraient servir la vie – pas la guerre, pas la mort.

Nous devons entreprendre un changement absolument radical.

Il y a beaucoup de pays qui sont socialistes parce que ce nom donne une certaine respectabilité, montre qu’ils ne sont pas capitalistes, qu’ils ne sont pas communistes – qu’ils sont socialistes.

Je suis en faveur de l’individu : je ne suis pas en faveur de la société, parce que nous avons été sous la dépendance de la société pendant des siècles, mais toutes nos révolutions ont échoué.

Cette fois-ci, la révolution doit venir de l’individu, pas de la société.

La société n’est pas existentielle : socialisme ne signifie rien. Ce qui est réel, c’est l’individu.

Et l’individu peut être changé, il peut être transformé, et si de plus en plus d’individus sont transformés, ils seront libérés des conditionnements du passé, libérés de l’arriération qui leur a été imposée.

S’ils sont libérés, en complète discontinuité avec le passé, et qu’ils deviennent ouverts au futur, nous pouvons créer des sociétés qui ne seront pas socialistes, qui seront absolument individuelles.

Bien sûr ces individus seront capables d’aimer, seront capables d’être ensemble, de mettre mutuellement leurs vie en valeur.

Ils créeront une camaraderie, mais pas quelque chose de la vieille société, répété à nouveau, une camaraderie réellement ouverte qui laisse chacun absolument libre, un réseau ouvert d’individus, dans lequel personne n’est forcé de faire quelque chose ou d’être quelque chose, mais où chacun peut être juste lui-même, comme il est, et d’être accepté avec dignité.

Quelles sont les gens que vous admirez le plus ?

C’est certainement les gens qui sont avec moi à travers le monde que j’admire le plus.

À votre avis quel est le régime politique idéal et quel est le pire ?

Le fascisme est le pire et la méritocratie est le mieux. Le critère c’est l’anarchisme. Tout régime se rapprochant de l’anarchisme est préférable, le plus proche est le meilleur, tout ce qui en est le plus éloigné est le pire.

Le fascisme est le plus éloigné, la dictature est la plus éloignée, ce sont les pires.

L’anarchisme est mon critère.

Le meilleur régime ne peut-être que la méritocratie qui sera très proche de l’anarchisme, juste un pas de plus et tout régime disparaît !

Anarchisme, pas de gouvernement, veut dire liberté absolue, et la liberté est l’ultime valeur de la vie !

Est-il vrai et que vous admirez Hitler et que vous êtes antisémite ?

J’ai, parmi mes sannyasins, 40 % de juifs. J’aime les juifs plus que tous les autres pour la simple raison qu’ils ont souffert le plus. Ils méritent l’amour de chacun. Pendant des siècles ils ont souffert d’être tués, brûlés, violés…

Tout ce qui est laid et inhumain leur a été fait. Comment pourrais-je être antisémite ? C’est comme cela que votre presse à sensations répand des mensonges.

J’ai fait une déclaration qui a été déformée, au sujet d’Adolf Hitler. J’ai dit qu’Adolf Hitler et Mahatma Gandhi n’étaient pas très différents.

Immédiatement les journalistes ont pensé que j’admirais Adolf Hitler si je le comparais à Mahatma Gandhi. Je condamnais simplement Mahatma Gandhi. Mais il semble que la stupidité n’a pas de limite.

J’avais clairement indiqué la raison pour laquelle je disais cela. Je le disais parce que Mahatma Gandhi n’était pas une personne non-violente.

La non-violence était sa politique ; il l’employa, et il l’employa très intelligemment, mais dans sa vie privée c’était un homme très violent.

J’ai donné bien des exemples de ses actes de violences et qui ne pouvaient pas être interprétés d’une autre façon. Par exemple, son fils aîné Haridas Gandhi, voulait aller à l’école, mais Gandhi ne le lui permit pas.

Il était contre l’éducation. Il était contre tout ce qui avait été inventé après le rouet – et quand est-ce que le rouet a été inventé, personne ne le sait !

Il semble que quoi que vous possédiez ce soit apparu après le rouet ! Il voulait détruire tout ce qui était postérieur au rouet… qui devait rester la dernière, l’ultime technologie.

Il n’y a plus besoin d’aucune éducation : la lecture, l’écriture et le calcul peuvent être appris à la maison. Mais Haridas était un jeune homme réellement plein de talent.

Il se révolta contre Gandhi et il alla à l’école, il alla au collège. Son oncle le soutint, Gandhi lui ferma la porte au nez en lui disant : « Pour moi, le jour où tu es allé à l’école contre ma volonté, tu es mort. »

Maintenant que dites-vous ? C’est de la violence ou de la non-violence ? L’effort même d’imposer votre volonté à quelqu’un d’autre est de la violence. Et ce garçon n’avait rien fait de mal ; il voulait simplement être instruit. Il n’avait pas commis de meurtre.

Mais quand il revint de l’université avec un diplôme, Gandhi s’est comporté d’une telle façon…

Il dit à sa femme : « Je ne veux plus voir la tête d’Haridas. L’enceinte de la maison doit lui être interdite. »

Et dans son testament il écrivit… parce qu’en Inde, quand une personne meurt, c’est le fils aîné qui met le feu au bûcher funéraire – il ne l’avait pas oublié et ce n’était pas un homme à pardonner – il écrivit dans son testament : « Il ne sera pas permis à Haridas de mettre le feu à mon corps mort », même à son cadavre !

Gandhi enseignait que toutes les religions sont une – Hindouisme et Mahométisme en particulier – parce que le problème politiques en Inde était que les musulmans réclamaient un pays séparé.

Et il voulait que l’Inde reste unie, simplement pour qu’elle reste sous le contrôle des Hindous – s’il n’y avait qu’un seul pays, les Hindous avaient la majorité.

Les musulmans auraient toujours été seconds, ils ne pouvaient pas être au pouvoir.

Il n’y avait aucune possibilité qu’ils soient jamais au pouvoir.

Mais il joua le très fourbe rôle d’un saint – disant que toutes les religions sont une et chaque matin et chaque soir, il chantait les chants rituels avec ses disciples hindous, musulmans et chrétiens. Haridas avait vraiment du cran, Je le connaissais personnellement.

J’aime l’homme; j’aime toujours les gens qui ont quelque rébellion dans leur sang, quelque désobéissance dans leurs os, quelque individualité dans leur moelle.

Il m’a dit lui-même que juste pour voir combien cette synthèse des religions était profonde, il devint musulman. Bien sûr, il changea de nom.

Il demanda au prêtre musulman, qui le convertissait au mahométisme : « S’il vous plaît, gardez mon nom exactement le même, transcrivez le juste en arabe ».

Son nom était Haridas, Haridas signifie: ‘serviteur de Dieu’, Aussi il dit: « Gardez le exactement semblable », son nouveau nom fut: Abdulha Gandhi, Abdulha est la traduction arabe d’Haridas, cela signifie simplement: serviteur de Dieu.

Les musulmans furent très heureux que le fils de Mahatma Gandhi soit devenu un musulman; cela prouvait la supériorité du mahométisme sur l’hindouisme !

Ils lui donnèrent le nom de Maulana qui est l’équivalent de Mahatma, une grande âme.

Ainsi devint-il Maulana Abdulha Gandhi.

Gandhi fut tellement furieux que même sa femme dut lui dire: « Ceci est indigne de toi. Tu dis que toutes les religions sont une, aussi n’y a-t-il pas d’importance qu’il soit devenu musulman ou qu’il devienne chrétien, pour toi, c’est la même chose.

C’est le moment de prouver que ce que tu dis, c’est ce que tu pense. »

Mais il fut tellement en colère qu’il ne put pas dormir de toute la nuit et il dit: « Si ce garçon était mort à sa naissance, j’en aurais été heureux ».

Pensez-vous que cela soit une attitude non-violente? Le désir même qu’il aurait pu mourir n’indique-t-il pas une subtile envie de le tuer? C’est de la violence.

Je parlais de tout cela lorsque je mentionnais qu’il n’y avait pas beaucoup de différence entre Adolf Hitler et Mahatma Gandhi. Mahatma Gandhi est un hypocrite, Adolf Hitler est un homme violent, mais sans détour; autrement, ils sont tous les deux des saints !

Adolf Hitler ne fuma jamais, il était végétarien, il se couchait toujours de bonne heure et se levait tôt le matin. Qu’est-ce que vous voulez de plus d’un saint?

Je condamnais simplement Mahatma Gandhi, je n’admirais pas Adolf Hitler. Je disais que toute ces choses devinrent saintes à propos du Mahatma Gandhi: qu’il ne fumait pas, qu’il ne prenait pas de thé, qu’il se couchait de bonne heure et qu’il se levait tôt.

Ces choses-là firent de lui un saint et les mêmes choses ne firent pas d’Adolf Hitler un saint. Et tous les deux furent, de par leur nature même, très violents.

C’était juste une situation différente dans laquelle Gandhi dut employer la non-violence en tant que stratégie politique.

Et il y a d’immenses preuves. Avant que l’Inde ne devienne libre un journaliste Américain, Louis Fischer, demanda au Mahatma Gandhi:

« Que va-t-il arriver aux armées quand l’Inde sera libre ? »

Gandhi répondit:

« Il n’y aura plus aucune armée, aucune marine, aucune aviation. Toutes ces personnes iront travailler dans le fermes. »

« Et qu’allez-vous faire des armes ? »

« Elles seront jetées dans l’Océan. »

La liberté vint, mais rien de tout cela n’arriva. L’armée resta et elle devint plus importante.

L’Inde attaqua le Pakistan, parce que le Pakistan avait envahi un territoire au Cachemire – et Gandhi bénit les trois avions qui partaient bombarder le Pakistan.

C’était le même homme qui, quelques années plus tôt, disait que toutes les armes devaient être jetées dans l’océan.

Maintenant il bénit… il sortit de sa maison pour bénir les avions qui s’apprêtaient à s’en aller, attendant sa bénédiction. Je ne vois aucune différence.

La seule différence est qu’Adolphe Hitler est franc, Gandhi est un hypocrite; autrement, ils sont tous les deux des saints !

Êtes-vous indifférent à la misère du tiers monde?

Je hais la pauvreté.

Je voudrais qu’il n’y ait aucun pauvre dans le monde.

Le tiers monde est constitué de nations pauvres, de nations peu avancées, et je voudrais que tous ceux qui ont maintenu ces nations dans la pauvreté soient punis.

Toutes les religions sont contre le contrôle des naissances: cela provoque l’accroissement de la population du monde.

Le pape continue à enseigner que le contrôle des naissances est un péché et ainsi, il y a de plus en plus de pauvres. Maintenant que voulez-vous? Devrais-je être responsable de cela?

Dans ma commune, en quatre ans, pas un seul enfant n’est né. Si les gens m’écoutaient, il n’y aurait plus aucune pauvreté. Il est encore temps; la pauvreté peut être complètement stoppée par un contrôle des naissances absolu pendant trente ans.

Rendre service aux orphelins n’a pas ma faveur. D’un coté, votre enseignement va contre le contrôle des naissances, ainsi vous créez des orphelins, et puis vous vous mettez au service des orphelins et gagnez des prix Nobel.

C’est vraiment de bonnes affaires. Je veux simplement n’avoir rien à faire avec ce business.

La pauvreté peut être détruite et devrait l’être. Toute personne qui empêche qu’elle soit détruite commet un acte criminel et devrait être mise en prison – dans toutes les nations.

Les pauvres n’ont plus besoin d’être pauvres si l’on décide une seule chose: qu’il ne va pas y avoir de troisième guerre mondiale.

Soixante-quinze pour cent de nos finances et de nos énergies vont à la préparation d’une troisième guerre mondiale, ce qui est complètement absurde parce qu’elle détruirait le monde entier.

Personne ne va être vainqueur, personne ne va être vaincu. C’est suicidaire; ce n’est pas de la guerre. Cela a perdu toute signification parce que vous ne pouvez pas gagner, vous ne pouvez pas être défait.

Il est simple de comprendre que toute cette énergie que l’on gaspille en armement nucléaire devrait aller aux pays pauvres.

Il y a juste quelques jours, j’ai vu que dans le Marché Commun Européen, il y a tellement de surplus que le problème de sa destruction se pose.

Le prix pour, seulement, détruire la marchandise est de deux milliards de dollars. Ce n’est pas le coût de la marchandise, c’est le prix pour la jeter dans l’océan: le stockage, le déstockage, la charger dans des bateaux, le jeter dans l’océan.

C’est simplement le coût… ce n’est pas le prix de la marchandise, qui doit être un millier de fois supérieur. Ils sont prêts à la détruire.

Chaque année, ici ou là, de la nourriture est détruite. Et, ici ou là, des gens meurent par milliers parce qu’ils n’ont pas de nourriture, qu’ils n’ont pas d’eau potable.

Avec juste un peu de bon sens…

Quel besoin y-a-t-il de détruire cette nourriture? Si vous êtes prêts à mettre deux milliards de dollars pour la détruire… peut-être cela demandera un petit peu plus de l’envoyer en Ethiopie, et des millions de personnes peuvent être sauvées.

Mais personne n’est intéressé par les autres, chacun est intéressé par l’argent. La marchandise doit être détruite pour que le prix du marché ne s’effondre pas.

Le seul souci est de continuer à exploiter les gens… PLUS d’argent !

Je suis profondément concerné, mais mon souci est différent de celui du pape polonais et de mère Teresa. Leur souci est fourbe; leur souci est politique.

Leur souci est d’augmenter leur nombre. S’il y a des pauvres, ils peuvent être convertis à la religion catholique.

Mon souci est de détruire la pauvreté complètement et cela peut être fait en trois étapes seulement.

La première c’est un contrôle des naissances absolu pendant trente ans.

La seconde est – parce qu’il n’existe plus aucune possibilité d’une troisième guerre mondiale, cela serait absolument ridicule – d’arrêter de la préparer et de diriger l’argent vers les pauvres.

Et la troisième est que chaque pays devrait faire une loi en faveur de l’euthanasie.

De la même façon que le contrôle des naissances est nécessaire à un bout – on arrête l’arrivée de nouveaux êtres humains – on peut aider les personnes âgées qui veulent s’en aller: elles ne devraient plus en être empêchées.

Soixante-quinze ans, quatre vingt ans… peut être la limite. Après cela, si une personne veut vivre, on l’autorisera à vivre, mais si elle veut quitter son corps, nos hôpitaux l’aideront à avoir une belle mort, silencieuse, comme si elle tombait dans un profond sommeil.

Chaque hôpital devrait avoir un secteur pour la mort où il devrait y avoir un méditateur qui puisse enseigner la méditation aux personnes qui vont mourir.

Ils devraient rester là un mois avant de mourir, afin de pouvoir apprendre la méditation, de pouvoir apprendre la relaxation; ils pourraient mourir paisiblement, heureux, rencontrant leurs amis, leurs enfants, leurs parents et leur dire au revoir, conscients.

Et puis, glissant doucement dans le sommeil, dans la méditation, et ils passeraient, par delà le corps, dans l’éternité…

Si ces trois choses sont faites, le monde peut vivre comme un paradis.

Quelque chose vous a-t-il jamais rendu malheureux? Qu’est-ce qui vous a rendu le plus heureux?

Rien ne me rend malheureux, et rien ne me rend plus heureux. Je suis simplement plein de béatitude et la béatitude est quelque chose au delà du bonheur et du malheur.

Bonheur et malheur sont du mental. Ils dépendent de quelque cause – quelque chose vous rend heureux, quelque chose vous rend malheureux, mais c’est toujours quelque chose d’autre.

La béatitude ne dépend de rien d’autre que de votre propre être intérieur. Vous êtes centré en vous-même, et cela vous donne une telle sérénité, une telle joie, que tout bonheur, tout malheur ne semble être qu’un écho lointain, sans signification.

Vous n’avez seulement que quelques disciples en France. Comment l’expliquez-vous?

Je suis même surpris d’avoir quelques disciples en France – mais j’en aurai davantage. Laissez seulement le gouvernement Français m’autoriser à entrer et avant qu’ils m’expulsent, j’en aurai quelques milliers.

On dit que vous encouragez les drogues; pouvez-vous, s’il vous plaît, préciser votre position?

C’est un total non-sens.

Je suis contre les drogues. Je dois être contre les drogues pour la simple raison que la méditation ne peut pas grandir si vous prenez des drogues. Les drogues vous rendent inconscient et la méditation vous rend conscient.

Elles s’opposent l’une à l’autre. Les drogues sont nécessaires aux gens qui sont misérables pour rejeter leur misère dans l’inconscient.

Les gens qui méditent n’ont pas besoin de drogues, parce que s’ils utilisaient des drogues, ils rejetteraient leur état de béatitude dans l’inconscience et cela serait absolument irrationnel, non naturel.

Qui veut oublier la béatitude? Tout le monde veut oublier la misère, la souffrance, l’angoisse.

Tout mon enseignement est la méditation et les drogues sont contre cela.

Comment pourrais-je encourager la drogue? C’est une contradiction. Des mensonges sont continuellement répandus contre moi par des, gens qui n’ont aucun argument contre ce que je dis, contre ma façon de vivre, contre la méditation.

Ils n’ont rien à dire. Tout ce qu’ils peuvent faire est de répandre des mensonges. Tous les jours, des coupures de presse me sont apportées et me font rire… comment les gens font pour inventer des choses pareilles?

Il y avait, hier, une coupure de presse disant que la police américaine était après moi et que je me cachais parce qu’il y avait contre moi des charges de massacres, d’orgies sexuelles, et d’usage de drogues.

Le gouvernement américain m’a interdit l’entrée en Amérique pendant cinq ans. Je suis absolument volontaire dès maintenant pour entrer aux Etats-Unis, mais c’est le gouvernement qui ne veux pas de moi ! Et ces journaux publient que je me cache…

Est-ce une façon de se cacher que de parler matin et soir à la presse du monde entier ? Est-ce une façon de se cacher ? Avez-vous vu dans cette pièce quelqu’un cherchant à se cacher?

Ressentez-vous, comme certaines personnes, que le SIDA est une malédiction venant de Dieu à cause de la licence des mœurs?

C’est certainement une malédiction venant de Dieu, mais pas à cause de la licence des mœurs.

C’est une malédiction de Dieu à cause de l’enseignements des églises en faveur du célibat – ce qui n’est pas naturel; de garder les moines et les bonnes sœurs séparés – ce n’est pas naturel et c’est obligé de créer l’homosexualité.

L’homosexualité est une maladie religieuse et l’église en est responsable. Dieu lui-même en est responsable, parce que dans la trinité chrétienne, il y a Dieu le père, le fils Jésus-Christ – et qui est ce mec, le fantôme sacré ?

Il n’y a aucune femme; c’est un « gay-groupe »! Et je suspecte que ce fantôme sacré est un petit ami de Dieu !

Si vous rencontriez le Pape Jean-Paul II auriez-vous des choses à vous dire ?

Je ne sais pas en ce qui le concerne…

J’ai beaucoup de choses à lui dire. Je ne pense pas qu’il puisse arriver à me dire la moindre chose. Plus probablement il s’échappera quand j’entrerai en Italie. Lorsqu’il était en Inde, je lui ai lancé le défi d’un débat public, et comme un lâche, – il est resté silencieux. J’irai en Italie.

Il a déjà informé les journaux catholiques Italiens qu’ils ne devaient rien publier à mon sujet – pour ou contre, négatif ou positif.

Qu’est-ce que cet homme pourrait bien avoir à me dire ? J’ai toujours pensé que les polonais était un petit peu retardés, mais je n’avais jamais pensé qu’ils puissent être de tels lâches. Mais cet homme semble être les deux.

J’ai certainement beaucoup de choses à lui dire, parce qu’il est un des plus grands criminels du monde d’aujourd’hui, et je dois montrer du doigt chaque crime qu’il commet.

Aussi par respect de la postérité, on devrait prendre note qu’il y a quelqu’un qui montre du doigt celui qui est la cause, l’homme qui crée tous ces problèmes.

J’ai beaucoup de questions à poser à cet homme. Je sais parfaitement bien qu’il n’a aucune réponse à rien, parce que pendant vingt siècles aucun pape n’a été capable de répondre à quoi que ce soit.

Même Jésus Christ n’avait aucune réponse à rien… ne faisant que des déclarations sans aucun support rationnel, sans aucun argument.

Les juifs ne sont pas des gens si durs. J’ai été amené à les connaître de très près.

J’ai fait des blagues à leur sujet continuellement, mais ils ne se sont pas même sentis offensés.

Je ne pense pas qu’ils auraient crucifié Jésus s’il avait rationnellement soutenu ses déclarations.

Ses déclarations n’étaient que provocations. « Je suis le fils unique engendré par Dieu le Père ». Quel support de la raison, de l’évidence avait-t-il? A-t-il obtenu uncertificat ?

Et si les Juifs – qui ne sont pas des gens difficiles, mais pleins d’amour et doux – s’ils ont même fini par le crucifier… la raison doit en avoir été qu’il était devenu un enquiquineur.

Juste un analphabète disant des non-sens… il ne donnait jamais aucune preuve, ni ne restait silencieux.

Il a du être trop pénible. Finalement, ils décidèrent qu’il était préférable d’en être débarrassé.

Ils s’en débarrassèrent… et depuis cette époque, ils s’en désolent ! Parce qu’ils ont perdu le meilleur business… qu’un de leurs propres garçons avait créé !

Le catholicisme est la plus grande entreprise du monde

Aucune entreprise ne peut se comparer à lui. Et leur propre garçon le fit et ils ont manqué leur chance !

J’ai beaucoup de questions à poser au pape. Et j’aimerais qu’il rassemble son courage et qu’il me rencontre au Vatican en face de tous ses cardinaux, évêques, archevêques et prêtres et tous ses fidèles.

Je veux lui poser ces questions en face de ses propres fidèles, afin qu’eux aussi puissent voir le vide du représentant de Dieu qui est infaillible.

Mais je ne pense pas qu’il ait la moindre chose à me demander. Cela pourrait être un grand évènement dans l’histoire du catholicisme s’il avait le courage et était capable de me recevoir au Vatican et de répondre à mes questions.

Mais je suis dans le doute… Je ne pense pas que cet homme soit assez un homme.

Il est juste creux, il n’y a rien de solide en lui.

C’est une chose de parler aux chrétiens, aux catholiques qui croient en vous, qui ne peuvent pas vous poser de questions, qui ne peuvent pas vous mettre en doute; c’est une toute autre affaire de parler avec moi.

Il devra prouver chaque mot sur lequel la chrétienté s’appuie.

Mais, pour l’instant, il ne fait que montrer sa lâcheté en empêchant les news media de faire savoir que je vais venir en Italie.

Il a tellement peur qu’il dit aux news media de ne même pas écrire négativement à mon sujet, parce que même cela rendrait les gens conscients que je suis ici.

J’ai mes propres façons de faire. Tous les news media vont écrire à mon sujet; même les news média catholiques vont écrire à mon sujet.

Ils devront le faire parce que je vais taper sur chacun, de Dieu au pape polonais, aussi durement que possible, et je vais rester en Italie jusqu’à ce que tout le pays soit au courant de ma présence.

Je vais aller dans chaque ville et parler aux gens directement. Je peux même choisir de rester là pour toujours !

Avez-vous des enfants? En voulez-vous?

Je n’ai pas d’enfants, mais j’aime les enfants. Et je veux qu’il soit su qu’il est bon d’aimer les enfants mais qu’il n’est pas juste d’avoir des enfants.

Croyez-vous qu’il y aura une guerre nucléaire bientôt ?

Non. Il n’y a aucune possibilité qu’il y ait une guerre nucléaire bientôt – ou plus tard. Les armes nucléaires elles-mêmes en arrêtent la possibilité. La guerre serait tellement totale qu’elle a perdu sa signification.

Etes-vous pour la peine de mort ?

Non. Je ne suis pas pour la peine de mort pour la simple raison que si quelqu’un assassine un homme et que vous le tuez comme sanction…

Il a commis un crime, et maintenant la société commet le même crime comme sanction. Par votre sanction l’homme qui a été tué ne va pas redevenir vivant.

Par votre sanction au lieu qu’il n’y ait qu’un homme de tué il va y en avoir deux. C’est pur non-sens. La personne qui a assassinée…

Vous n’êtes pas juste; vous prenez simplement votre revanche. Si vous étiez juste, vous enverriez le meurtrier dans un hôpital psychiatrique pour qu’ils prennent soin de lui.

Il y a quelque chose de travers dans son mental, quelque chose de faux dans sa psychologie pour lequel il n’est pas responsable. Il peut être traité.

Non seulement je ne suis pas pour la peine de mort, mais je suis contre toute punition, parce que la punition ne va pas changer la personne; en fait cela fait de lui un criminel endurci.

Tout crime a, à sa base, quelque chose à voir avec la psychologie. Le mental de la personne n’est pas dans sa juste forme; il a besoin de soins, il a besoin de compassion.

Il a besoin du soutien de la société afin de pouvoir retourner dans la société avec dignité et respect.

Jusqu’à maintenant nous avons été des criminels, nous avons été des barbares.

La civilisation n’est pas encore arrivée.

La peine de mort et toutes ces sortes de punitions prouvent simplement la barbarie de notre approche,

Une humanité civilisée soignerait les gens qui sont des criminels. Ils ont besoin d’être envoyés à l’hôpital, à l’hôpital psychiatrique, pas en prison.

Quel sorte de futur est-ce que vous désirez le plus?

Un futur où chaque individu est totalement affranchi de la religion, de la nation, de la race, de la couleur, où il est donné à chaque individu d’égales opportunités pour croître dans ce qu’il veut.

Un futur où aucun mariage n’existe, où l’amour est la seule loi, où la communauté prend soin des enfants, et où les gens peuvent être ensemble aussi longtemps qu’ils s’aiment.

A partir du moment où ils sentent que la brise de l’amour est passée, ils peuvent se séparer en amis, avec gratitude.

Un futur où les gens ne seront pas exploités par la religion, par les politiciens, où il sera permis aux gens d’être heureux et pleins d’allégresse.

La misère devrait être considérée comme anti-naturelle et l’allégresse devrait être considérée comme naturelle – un futur où les gens chanteront, riront et danserons.

Je voudrais que plus personne ne soit dans l’espoir d’un paradis après la mort. Je veux que nous créions un paradis, ici même, sur cette magnifique terre.

C’est le seul endroit de l’univers où la vie existe, où la conscience existe, et où quelques personnes ont été capable de devenir des Gautama Bouddha.

Je voudrais que chacun atteigne les mêmes hauteurs qu’un Gautama Bouddha ou qu’un Lao Tzu, qu’un Zarathoustra, afin que toute peur de la mort disparaisse et que chacun sache que son être intérieur fait partie de l’éternité.

OSHO Interview accordée au Figaro le 26-4-1986

Extrait du livre SOCRATES POISONED AGAIN.

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