Osho – Du sentiment d’esseulement à la béatitude de la solitude
La méconnaissance de sa propre solitude
(Note du traducteur : ‘loneliness’ peut être traduit par isolement, sentiment d’esseulement, délaissement, abandon, rejet, séparation, perdition etc… à chacun de regarder le mot qui lui parle le plus…)
Osho bien aimé,
Il semble qu’un des plus grands obstacles auquel l’être humain ait à faire face soit la solitude, se tenir seul en face des opinions du monde, se tenir seul en face des mensonges du monde, être capable d’être physiquement seul, et ultimement, être seul, sans même son mental – le compagnon du dernier ressort.
On sait, bien sûr, qu’on est seul, on sait qu’on va mourir dans la solitude, on sait que tout contact extérieur à nous-même est transitoire – Toi seul reflète le silence des étoiles, le silence de l’infini, le silence de l’éternité – cependant, juste au-dessous du cœur, il y a une souffrance, un nœud, une peur… la peur d’être un petit garçon sans amis, la peur de l’échec et du rejet, et la souffrance de prétendre que « ça m’est égal »!
Chaque larme que j’ai versée est venue de cette souffrance: du sentiment de perdition, de la peur de l’isolement, de la séparation.
Comment se débarrasser de cette nuit noire qui émane de la peur de la solitude, et comment laisser venir cette béatitude de la solitude dont Tu rayonnes à chaque souffle?
La noirceur de l’isolement ne peut pas être combattue directement. C’est quelque chose qu’il est essentiel pour chacun de comprendre, qu’il y a un certain nombre de choses fondamentales, qui ne peuvent pas être changées!
Ceci est l’un de ces fondements: vous ne pouvez pas vous battre avec l’obscurité directement, avec l’esseulement directement, avec la peur de l’isolement directement.
La raison en est qu’aucune de ces choses n’existe; elles ne sont seulement que des absences de quelque chose. De la même manière que l’obscurité est absence de lumière !
Que faites-vous lorsque vous voulez qu’une pièce ne soit pas dans le noir? Vous ne faites rien directement avec l’obscurité – ou bien faites-vous quelque chose? Vous ne pouvez pas la mettre dehors. Il n’y a aucune possibilité de faire le moindre arrangement avec l’obscurité pour qu’elle disparaisse.
C’est avec la lumière que vous devez faire quelque chose.
Cela change donc toute la situation; et c’est cela que j’appelle un fondement, une des choses qui fait partie de l’essentiel.
Vous ne touchez pas à l’obscurité, vous n’y pensez même pas; il n’y a aucune raison, elle n’existe pas, elle n’est qu’une absence.
Amenez simplement la lumière, et vous ne trouverez plus l’obscurité, car elle n’est qu’absence de lumière, simplement de l’absence de lumière – pas quelque chose de matériel, avec son être propre, pas quelque chose qui existe. Mais simplement parce que la lumière n’était pas là, vous avez eu la fausse impression que l’obscur avait une existence.
Vous pouvez vous battre avec cet obscur toute votre vie et vous ne gagnerez pas, mais une simple petite bougie suffit à le dissiper. Vous devez vous battre pour la lumière parce qu’elle est concrète, existentielle; elle existe par elle-même. Et une fois que la lumière est arrivée, tout ce qui n’était que son absence a disparu automatiquement.
L’esseulement est l’équivalent de l’obscurité.
Vous ne connaissez pas votre état de solitude. Vous n’avez pas expérimenté votre solitude et sa beauté, son énorme pouvoir, sa force. Dans un dictionnaire, ‘isolement’ et ‘solitude’ sont synonymes, mais l’existence ne suit pas vos dictionnaires. Et personne n’a encore essayé de faire un dictionnaire existentiel – qui ne contredise pas l’existence.
Le sentiment d’isolement est absence…
Parce que vous ne connaissez pas votre solitude, il y a la peur. Vous vous sentez perdu, alors vous avez besoin de vous accrocher à quelque chose, à quelqu’un, à une relation, pour conserver simplement l’illusion que vous n’êtes pas perdu.
Mais vous savez que vous l’êtes – d’où la souffrance !
Vous vous accrochez quand même à une relation, à une amitié, à quelque chose qui, en fait, ne peut pas être pris pour du réel, qui n’est seulement qu’un arrangement temporaire.
Et pendant que vous êtes dans la relation, il vous est possible de créer une certaine illusion pour oublier votre esseulement. Mais c’est là le problème: bien que vous puissiez oublier votre esseulement pour un moment, vous devenez conscient peu après, soudainement, que la relation ou l’amitié n’ont rien de permanent.
Hier vous ne connaissiez pas cet homme ou cette femme, vous étiez étrangers. Aujourd’hui, vous êtes amis – qui sait en ce qui concerne demain?
Demain, il est très possible que vous soyez étrangers à nouveau, d’où la souffrance.
L’illusion apporte une certaine consolation, mais elle ne peut pas créer quelque chose qui soit réel et qui ferait disparaître toute peur. Elle réprime la peur; ainsi, en surface, vous paraissez bien – ou du moins vous essayez de vous sentir bien.
Vous vous faites croire à vous-même que vous êtes bien: quelle merveille que cette relation, quel merveilleux homme, quelle merveilleuse femme, mais derrière l’illusion – et l’illusion est tellement mince que vous pouvez voir à travers – la souffrance emplit le cœur, car le cœur sait très bien que les choses risquent de ne plus être les mêmes demain… et elles ne seront plus les mêmes !
L’expérience de toute votre vie prouve que les choses changent.
Rien ne reste stable; vous ne pouvez vous raccrocher à rien dans un monde changeant.
Vous vouliez faire de votre amitié quelque chose de permanent, mais votre vouloir va contre la loi du changement, et cette loi ne fait pas d’exceptions.
Elle fait simplement ce qu’elle a à faire. Ça changera – tout changera.
Peut-être que dans ce grand parcours, vous en viendrez un jour à comprendre qu’il est bien qu’on ne vous écoute pas, que l’existence ne se soucie pas de vous, et qu’elle fasse simplement ce qu’elle veut faire… pas selon votre désir !
Ça peut vous prendre un peu de temps pour le comprendre.
Vous voudriez que cet ami soit votre ami pour toujours, mais le lendemain il se transforme en ennemi… Ou simplement il vous laisse tomber, il n’est plus avec vous. Une autre personne, bien supérieure, va combler ce vide. Vous réalisez soudain que ce fut une bonne chose que l’autre s’en aille ; vous auriez autrement été bloqué avec lui.
Mais cependant la leçon ne va jamais assez profond pour que vous cessiez de demander du permanent.
Vous recommencerez à demander du permanent avec cet homme, avec cette femme: « cette fois, cela ne doit plus changer! »
Vous n’avez pas réellement appris la leçon que le changement est simplement la structure même de la vie.
Vous devez le comprendre, et aller avec. Ne créez pas d’illusions; elles ne sont d’aucune aide. Et tout le monde crée des illusions d’une sorte ou d’une autre.
J’ai connu un homme qui me dit: « Je n’ai confiance que dans l’argent. Je n’ai confiance en rien d’ autre, en personne. »
Je lui ai dit: « Vous dites là quelque chose de très important. »
Il me dit: « Tout le monde change. Vous ne pouvez vous fier à personne. Et quand vous êtes devenu vieux, vous ne pouvez compter que sur votre argent.
Personne ne prend soin de vous – pas même votre fils, pas même votre femme. Si vous avez de l’argent, ils sont tous attentionnés, ils vous respectent tous parce que l’argent vous appartient. Si vous n’avez pas d’argent vous devenez un mendiant. »
C’est après une longue expérience de la vie, après avoir été abusé constamment par les personnes en qui il avait confiance – et par lesquelles il se croyait aimé, mais qui ne lui tournaient autour que pour son argent – qu’il en venait à dire que la seule chose au monde dans laquelle on pouvait avoir confiance, c’était l’argent.
« Cependant », lui dis-je, « au moment de votre mort, l’argent ne sera plus avec vous.
Vous pouvez avoir l’illusion qu’au moins l’argent est avec vous, mais lorsque votre respiration s’arrêtera, l’argent ne sera plus avec vous.
Vous avez gagné quelque chose, mais qui restera de son coté; vous ne pourrez pas l’emporter dans la mort.
Vous allez tomber dans ce profond sentiment d’esseulement que vous n’avez cessé de dissimuler derrière la façade de l’argent. »
Il y a des gens qui courent après le pouvoir, mais la raison en est la même: quand ils parviennent au pouvoir, il y a tellement de gens autour d’eux, des millions de personnes sont sous leur domination. Ils ne sont pas seuls! Ils sont devenus de grands dirigeants politiques, religieux.
Mais le pouvoir change. Un jour vous l’avez, le lendemain il s’en va, et l’illusion dans sa totalité disparaît tout à coup.
Vous êtes esseulé-e comme personne, car les autres sont habitués à cet esseulement. Vous n’y êtes pas habitué… votre esseulement vous blesse bien davantage.
La société a essayé de prendre des dispositions pour que vous oubliiez votre sentiment d’esseulement. Les mariages, et tous les arrangements autour, ont simplement pour but que vous sachiez bien que votre femme est avec vous.
Toutes les religions s’opposent au divorce, car si le divorce est autorisé, le but même pour lequel on a inventé le mariage est détruit. L’idée de base était de vous donner un compagnon… un compagnon pour la vie!
Quand bien même une épouse, ou un mari est avec vous, et pour la vie entière, cela ne signifie pas que l’amour reste le même !
En fait, plutôt que de vous donner un compagnon, ils vous donnent un fardeau à porter !
Vous étiez esseulé-e, c’était déjà un problème, et vous avez maintenant à supporter une autre personne, elle-même atteinte de ce sentiment d’esseulement.
Et pour ce qui concerne cette vie, il n’y a plus d’espoir, car une fois que l’amour a disparu, vous êtes tous les deux avec ce sentiment d’esseulement, et vous êtes obligés de vous supporter l’un l’autre.
Il ne s’agit plus du tout de l’enchantement d’être ensemble; vous pouvez tout au plus tolérer l’autre, patiemment.
Votre sentiment d’esseulement n’a pas été modifié par la stratégie sociale qu’est le mariage.
Les religions ont essayé de vous faire membre du corps organisé d’une religion, afin que vous soyez toujours dans une foule.
Vous savez qu’il y a six cent millions de Catholiques; vous n’êtes pas seul-e, six cent millions de Catholiques sont avec vous. Jésus-Christ est votre sauveur; Dieu est avec vous.
Seul, vous risquiez d’être faux – le doute risquait de vous assaillir – mais six cent millions de personnes ne peuvent pas être fausses… un petit peu de support… mais même cela est remis en cause, car il y a des millions de gens qui ne sont pas Catholiques.
Il y a ceux qui ont crucifié Jésus. Il y a ceux qui ne croient pas en Dieu – et leur nombre n’est pas inférieur à celui des Catholiques, il est supérieur.
Et il existe encore d’autres religions avec d’autres conceptions.
Pour une personne intelligente, il est difficile de ne pas douter.
Il peut y avoir des millions de personnes qui suivent un certain système de croyance, mais vous ne pouvez cependant pas être certain qu’elles soient avec vous, que vous ne soyez pas seul !?
Dieu est une astuce, mais toutes les astuces ont échoué.
C’était une astuce… quand plus rien n’est là, Dieu au moins est avec vous ! Il est toujours et partout avec vous: dans la nuit noire que traverse l’âme il est avec vous, ne vous inquiétez pas !
C’était parfait pour une humanité infantile d’être trompée par cette vision des choses, mais vous ne pouvez pas être trompé par cette vision des choses. Ce Dieu qui est toujours partout, vous ne le voyez pas, vous ne pouvez pas lui parler, vous ne pouvez pas le toucher.
Vous n’avez aucune preuve de son existence – à part votre désir insistant qu’il soit bien là.
Mais votre désir n’est pas une preuve de quoi que ce soit. Dieu n’est seulement que le désir d’un esprit infantile. L’homme a grandi, et Dieu est devenu sans signification.
Cette hypothèse a perdu son attrait.
Ce que j’essaie de dire c’est que tous les efforts qui ont été fait pour éviter le sentiment d’esseulement, ont échoué, et ils échoueront, car ils sont contre les fondements même de la vie.
Ce qui est nécessaire, ce n’est pas quelque chose par lequel vous puissiez oublier votre sentiment d’esseulement.
Ce qui est nécessaire c’est que vous deveniez conscient de votre solitude, qui est, elle, quelque chose de réel.
Et c’est si merveilleux de l’expérimenter, de la ressentir, car vous êtes alors libre de la foule, libre de l’autre.
Vous êtes libre de la peur du sentiment d’esseulement !
Le simple mot d »‘esseulement » (se sentir seul-e, isolé-e, délaissé-e, abandonné-e), par lui-même, vous ramène immédiatement à l’idée de blessure psychologique: il faut faire quelque chose pour le masquer! Il y a un vide, et ça blesse: il faut trouver quelque chose pour le combler!
Le mot « solitude » ne contient pas le même sens de blessure, de vide qui doit être comblé.
Solitude signifie simplement complétude.
Vous êtes un tout ! il n’y a pas besoin de quelqu’un d’autre pour vous compléter.
Essayer plutôt de trouver votre centre le plus profond: là où vous êtes toujours seul-e, là où vous avez toujours été seul-e.
Dans la vie, dans la mort – où que vous soyez, vous y serez seul-e… mais c’est si plein, ce n’est pas vide, c’est si plein, si complet, si débordant – avec toutes les saveurs de la vie, toutes les beautés et toutes les bénédictions de l’existence – qu’une fois que vous avez goûté à votre solitude, la souffrance de votre cœur disparaît.
Au lieu d’elle, un nouveau rythme de délicieuse douceur, de profonde paix, de merveilleuse joie, de totale béatitude apparaît.
Cela ne veut pas dire qu’un homme qui est centré dans sa solitude, complet par lui-même, ne puisse pas se faire d’amis – en fait, lui seul peut se faire des amis, car maintenant il ne s’agit plus d’un besoin, c’est seulement un partage : il/elle a tellement, il/elle peut partager.
L’amitié peut être de deux types. Le premier est une amitié dans laquelle vous êtes un mendiant – vous avez besoin de quelque chose de la part de l’autre, pour vous aider à faire face à votre esseulement – et l’autre est pareillement un mendiant; il attend la même chose de vous !
Et, bien évidemment, deux mendiants ne peuvent pas s’aider l’un l’autre. Ils vont se rendre bientôt compte que de mendier auprès d’un mendiant a doublé, ou multiplié leur demande!
Au lieu d’un mendiant, il y en a maintenant deux. Et si, par malheur, ils ont des enfants, il y a maintenant toute une compagnie de mendiants qui sont en demande! – et personne n’a rien à donner.
Tout le monde est donc frustré, et en colère, et chacun ressent qu’il s’est fait avoir, qu’il a été trompé.
Mais en fait, personne ne trompe, et personne ne déçoit, car que possédiez-vous?
L’autre sorte d’amitié, l’autre sorte d’amour a une qualité totalement différente.
Ce n’est pas une histoire de dénuement, c’est parce que vous avez tellement que vous voulez en faire le partage.
Une nouvelle sorte de joie est apparue dans votre être : celle du partage !
Vous n’étiez pas du tout conscient de l’existence de cette joie auparavant.
Vous aviez toujours mendié! Quand vous donnez pour partager, la question de s’accrocher à l’autre ne se pose pas.
Vous coulez avec l’existence, vous coulez avec le changement qu’apporte la vie, car avec qui vous partagez n’a aucune importance.
Cela peut être la même personne demain – ou la même personne pour toute votre vie – ou cela peut être différentes personnes.
Ce n’est pas un contrat, ce n’est pas un mariage ; c’est seulement à partir de votre plénitude que vous voulez donner. Aussi, qui que ce soit qui soit près de vous, vous donnez.
Et donner est une telle joie!!!
Mendier est une telle misère intérieure!
Même si vous obtenez quelque chose en mendiant, vous resterez misérable. Ça blesse.
Ça blesse votre orgueil, ça blesse votre intégrité.
Partager vous rend plus centré, plus intégré, plus fier, mais pas plus égoïste – fier que l’existence ait été compassionnée envers vous.
Ce n’est pas de l’ego, c’est un phénomène complètement différent… la compréhension que l’existence vous a accordé quelque chose que des millions de gens cherchent, mais à la mauvaise porte.
Il se trouve que vous soyez à la bonne porte. Vous êtes fier de votre béatitude et de tout ce que l’existence vous a donné.
La peur disparaît, l’obscurité disparaît, la souffrance disparaît, le désir de l’autre disparaît.
Vous pouvez aimer une personne, et si la personne aime quelqu’un d’autre, il n’y aura aucune jalousie, car vous aimez à partir d’une telle joie!
Ce n’était pas un collage. Vous ne mainteniez pas l’autre personne en prison.
Vous n’étiez pas inquiet que l’autre personne puisse vous glisser des mains, qu’elle puisse se mettre à avoir une histoire d’amour avec quelqu’un d’autre…
Quand vous partagez votre joie, vous ne créez de prison pour personne.
Vous donnez simplement. Vous n’attendez pas même de gratitude ou de remerciements, car vous ne donnez pas pour obtenir quelque chose, pas même de la gratitude.
Vous donnez parce que vous êtes si plein que vous devez donner.
Si quelqu’un en est reconnaissant, vous êtes reconnaissant envers cette personne qui a accepté votre amour, qui a accepté votre don.
Elle vous a déchargé, elle vous a accordé de vous déverser en elle.
Et plus vous partagez, plus vous donnez, plus vous avez.
Cela ne fait pas de vous un avare, cela ne crée pas une nouvelle peur: « je risque d’y perdre. »
En fait, plus vous ‘perdez’ en donnant, plus des eaux fraîches se déversent en vous, en provenance de sources dont vous n’aviez jamais été conscient auparavant.
Je ne vais certainement pas vous dire de faire quelque chose à partir de votre sentiment d’esseulement.
Cherchez votre solitude !
Oubliez l’ esseulement, oubliez l’obscur, oubliez la souffrance. Tout cela n’est que l’absence de la solitude. L’expérience de la solitude les dispersera instantanément.
Et la méthode est la même: regardez simplement votre mental, soyez attentivement vigilant-e.
Devenez de plus en plus conscient-e, afin d’être finalement seulement conscient de vous-même: c’est le moment où vous devenez conscient de la solitude.
Vous serez surpris de savoir que les différentes religions ont donné différents noms au stade ultime de la réalisation. Les trois religions qui sont nées hors d’Inde n’ont aucun nom pour cet état, parce qu’elles n’ont jamais été loin dans la recherche de soi-même.
Elles sont restées puériles, immatures, elles se raccrochent à un Dieu, elles se raccrochent à la prière, elles se raccrochent à un sauveur.
Voyez ce que je dis: elles sont toujours dépendantes – quelqu’un d’autre doit les sauver !
Elles ne sont pas matures. Le Judaïsme, le Christianisme, l’Islam ne sont pas matures du tout, et c’est peut-être la raison pour laquelle ils ont influencés la grande majorité du monde, car la plupart des gens du monde sont immatures. Il y a donc une certaine affinité.
Mais les trois religions de l’Inde ont trois noms pour cet ultime état. Je me rappelle de cela à propos de ce mot ‘solitude’. Le Jaïnisme a choisi kaivalya, solitude, en tant qu’état ultime de l’être.
De la même manière le Bouddhisme a choisi nirvana, non-soi, et l’Hindouisme a choisi moksha, liberté; le Jaïnisme a choisi ‘solitude absolue’.
Ces trois mots sont tous les trois magnifiques.
Ce sont trois aspects différents de la même réalité. Vous pouvez l’appeler libération, liberté; vous pouvez l’appeler solitude; vous pouvez l’appeler non- soi, rien – ce sont simplement différents indicateurs pointés vers l’ultime expérience pour laquelle aucun nom n’est suffisant.
Regardez toujours pour voir si ce qui est en face de vous, en tant que problème, est une chose négative ou une chose positive.
Si c’est quelque chose de négatif, ne vous battez pas avec ; ne vous en souciez pas du tout. Cherchez-en le positif, et vous serez à la bonne porte.
La plupart des gens du monde ratent, parce qu’ils se mettent à se battre directement avec la porte négative. Il n’y a aucune porte ; il n’y a qu’obscurité, il n’y a qu’absence.
Et plus ils se battent, plus ils rencontrent l’échec, plus ils deviennent déprimés, pessimistes… et finalement ils se mettent à trouver que la vie n’a pas de sens, que ce n’est que de la torture. Leur faute est de s’être engagés par une mauvaise porte.
Aussi, avant de faire face à un problème, regardez d’abord le problème : est-ce une absence de quelque chose ?
Et tous vos problèmes sont une absence de quelque chose.
Et une fois que vous avez découvert de quoi ils sont l’absence, allez alors à la recherche de la chose positive, concrète.
Au moment où vous trouvez ce concret : la lumière ! – l’obscur est terminé !
The Path of the Mystic p. 195 à 200
13 mai 1986
Textes d’Osho ici